Ce sont 8 grimpeurs bien motivés (Carène, Adeline, Pauline, Linna, Cyril, François, Jean-Jacques et Alexandre) qui se sont inscrits pour cette sortie du 14 au 17 Juillet dans la chaine des Aravis et qui sera placée sous le signe de la chaleur, du son de cloches des vaches et des cannelures.

L’arrivée se fera le mercredi 13 juillet au soir et sera marquée par quelques galères de trains. François, qui était déjà sur place, a pu faire les courses en avance puis récupérer Carène, Pauline et Cyril, partis plus tôt, et avec seulement un léger retard de train.

Le TGV d’Adeline, Linna, Jean-Jacques et Alexandre était lui annoncé avec un gros retard au départ de Paris. Sur un coup de poker, ils arrivent à sauter dans un autre train direct pour Annecy et arriveront même avant l’heure initialement prévue (moyennant une bonne partie du trajet passé debout). Petite victoire pour bien commencer les vacances.

Nous nous retrouvons finalement tous dans la location au Grand Bornand (à 30min en voiture d’Annecy) aux alentours de minuit puis allons vite nous coucher afin d’être frais et dispos pour la première journée d’escalade du lendemain.

Le jeudi, pour ce premier jour de grimpe, nous choisissons de nous rendre aux falaises du Jallouvre car le secteur est rapidement accessible en voiture et demande peu de marche d’approche.

Carène et François ainsi que Adeline et Jean-Jacques se lancent dans « Alice au pays du reblochon », une nouvelle grande voie ouverte en 2021 (6a/5b/4a/5c+/5b/6a+). Très belle ascension de l’avis générale, avec quelques pas bien costaud dans la dernière longueur qui en aura marqué plus d’un. Mais à l’arrive, une belle récompense les attend au relai final : un edelweiss 😊

De leur côté, Pauline et Cyril partent se mettre en jambe dans les « Gaguistes » (4b/5b/4c/5a/5b/6a).

Linna et Alexandre vont quant à eux dans « Allez-y Madame Mummery » (5b/4c+/4b/5c+/3b/5c+/5a). Grande voie tranquille avec deux jolies dernières longueurs. En revanche les rappels se firent plus compliqués avec des soupçons de malédiction sur les cordes à cause de leurs capacités à se coincer n’importe où ainsi qu’à faire de véritables sacs de nœuds (malgré un re-lovage entre deux rappels).

 

En fin d’après-midi, un arrêt à un bar du Chinaillon suivi d’un petit tour dans le torrent près de la location permet au groupe de se rafraichir un peu après cette journée d’escalade en plein soleil.

 

Le lendemain nous partons tous les 8 à la pointe de Dzérat. Après s’être garés au col de la Colombière, nous entamons l’approche. L’itinéraire est relativement simple à trouver grâce aux bonnes indications du topo et à François qui connait un peu le secteur. En revanche, le dénivelé positif important, la distance, les passages raides, le pierrier et la chaleur rendent la marche éprouvante. Après environ 1h15 nous arrivons enfin sur le sentier longeant le pied de la falaise.

Pauline et François partent les premiers dans « Arche à gauche » (5c/2b/4b/5a/5b/5b/5c+).

Carène et Cyril ainsi que Linna et Jean-Jacques vont grimper « Tchao godillot » (6a/4c/4a/5c+/6a+/5c/4c) qui est notée comme l’une des plus belles grandes voies du secteur. Ceci sera unanimement confirmé plus tard, avec une grimpe variée ainsi que des beaux passages en dièdre, en dalle et en cannelures. Le revers de la médaille étant l’affluence sur cette voie avec une cordée devant et deux flèches derrière le groupe.

 

Adeline et Alexandre filent dans Dzérat, Dzérat pas (5b/4c/5c/4c/4b/5b/4b/4a/6a/5b), une grande voie longue et bien sympathique avec des beaux passages (attention cependant, un pas très surprenant s’est glissé dans la dernière longueur). Retour également de la corde maudite qui part se coincer deux fois lors de l’assurage du second (un entortillage autour d’une dégaine et un coincement dans une écaille).

Nous nous retrouvons tous au sommet après l’escalade pour emprunter le chemin de descente en haut de la falaise (il valait mieux avoir le pied alpin !) jusqu’au rappel, lors duquel la corde maudite décide de nous refaire un dernier gros sac de nœuds. Une fois tous en bas une longue marche de retour sous le soleil nous attends (avec pénurie d’eau pour certain). Heureusement, le bar de la Colombière est sur le trajet pour retourner aux voitures.

Samedi, une première équipe retourne au Jallouvre.

Linna et Cyril veulent se frotter à Alice au pays du reblochon qui leur a été bien vendue par le reste du groupe. Ils réalisent son ascension sans difficulté majeur (attention cependant à bien compter ses dégaines avant de partir en tête).

Jean-Jacques et Alexandre avaient repéré une voie partant à gauche de Mme Mummery. Ouverte en 2021, absente des topos et d’internet ils ne trouveront finalement que son nom et ses cotations : « Vas-y mamz’elle Juju » (6b/herbe/6a+/5b/6a). Cette voie fut une très belle surprise, superbement ouverte et impeccablement protégée, itinéraire de montée et de rappel très facile à trouver, bien dans les cotations. Une des plus belles grandes voies du site.

Pauline, Carène, Adeline et François roulent quant à eux jusqu’au secteur de la Rosière pour aller faire « Solstice d’été » (5c+/5a-b/5b+/5c/5a). Après une marche d’approche bien, bien raide de 1h30 (heureusement à l’ombre dans la forêt), ils arrivent enfin au pieds de la voie. Pauline et Carène partent les premiers mais se heurtent à une résistance plus acharnée que prévue de la part de la voie, avec un pas retord un poil patiné dès le départ (malgré un coup de main de François qui réussit un joli cravatage de béquet pour passer le premier point).

 

Après quelques essais infructueux, et compte tenu de la chaleur sur cette voie en plein soleil (et un gros coup de flemme, ne le cachons pas), le petit groupe décide de changer ses plans et de partir se balader en faisant une « petite » boucle en passant au chalet des Auges avant de revenir au Sappey.

Ce sera au final une bonne journée de randonnée, avec de très beaux points de vue, mais la petite boucle se transformera en randonnée de 18,5 km et presque 1300m de dénivelé positif, tout ça avec cordes et dégaines sur le dos !

On retient le pique-nique dans la forêt au bord d’un ruisseau, les rencontres avec les vaches du pays et des panoramas magnifiques.

En randonnée champêtre dans cette belle région

 

Pour ce quatrième, et déjà dernier jour, Linna, Cyril, Jean-Jacques et Alexandre retournent une fois de plus au Jallouvre.

Linna et Cyril, après la description enthousiaste de « Vas-y mamz’elle Juju » la veille, se lancent à leur tour dans cette voie qu’ils grimperont à un bon rythme et en déjouant tous les passages difficiles.

Jean-Jacques et Alexandre partent dans « Clairette de vie » (5b+/herbe/5c+/5c/6a+) située juste à côté. Jugée un peu moins belle que Juju, elle reste une grande voie sympathique avec un sacré crux sur la dernière longueur.

Attention toutefois aux chutes de pierres, nombreuses sur ces deux voies, car celles-ci ont été ouvertes courant 2021. Elles sont donc encore peu connues et fréquentées et par conséquent pas encore bien purgées. Les longueurs de cordes sont également à surveiller, avec des avant-dernières longueurs particulièrement longues (55m dans Clairette et 51m dans Juju).

Carène, Pauline, Adeline et François vont tester de leur côté les falaises de la Colombière, un secteur de couennes et de petites grandes voies.

Carène et Pauline enchainent deux petites grandes voies : « Tout à Carapaton » (4c/4c) et « La fissure à Nounours » (5a/5b)). Une première voie tout en cannelures, typique de ces falaises, et la seconde, très belle avec une grimpe très variée : cannelure sculptée, écaille à passer en dulfer, dalle et petit surplomb.

Adeline et François escaladeront de leur côté « La plus belle vallée » (6a/6a).

En milieu d’après midi tout le monde rentre à peu près en même temps à l’appartement pour ranger, faire le ménage, se doucher et récupérer ses affaires. On remonte ensuite dans les voitures, direction Annecy ; un dernier verre tous ensemble à un bar près de la gare puis vint l’heure de prendre le train du retour.

En résumé, un très bon séjour dans une superbe région. Un temps radieux et très chaud tous les jours avec un soleil qui nous aura fait prendre des couleurs (et quelques coups de soleil). Une escalade très agréable et variée (découverte des cannelures pour certains) avec des grandes voies majeures sur un rocher bien adhérant. Enfin, et surtout, une équipe de grimpeurs au top 😊.


Pour rappel, c’était :

Nous vous proposons une sortie grimpe Cimes 19 du 14 au 17 juillet 2022 dans les Aravis.
Il s’agit d’une sortie grandes voies, sur un beau calcaire avec une grimpe variée (écailles, trous, dalles en adhérence ou cannelures) et où vous aurez peut-être la chance de croiser quelques bouquetins ou le gypaète barbu au Col de la Colombière.

Nous ouvrons la sortie à 8 grimpeurs, autonomes en grandes voies (voies de plusieurs longueurs).

Les détails pratiques :

Transport : en train de Paris + location de voiture

Hébergement : en gîte, à trouver au Grand Bornand

Niveau : 5b/c à vue minimum. L’idée étant que les cordées tournent chaque jour.
Il y a quelques grandes voies en 5b mais un niveau 5c permet d’avoir plus de choix et de s’occuper 4 jours.

Pré-requis : autonome en grande voie (connaître les manips de corde relai/rappel et avoir déjà fait une sortie grandes voies)

Budget : environ 300€. Une subvention du club est prévue pour ses adhérents.

Nous demanderons de l’aide aux participants pour nous aider à finaliser l’organisation (location de voiture, repas, prise de matériel, etc.)

Cyril & Carène