“Mobilisons-nous contre l’extrême droite pour préserver nos valeurs sportives et républicaines”
Notre pays vit des heures difficiles et nous nous trouvons face à un tournant de notre histoire, tournant qui nous rappelle les heures les plus sombres, comme si nous avions oublié les leçons du passé en une génération. L’extrême droite est aux portes du pouvoir, ce péril d’extrême-droite face auquel nous ont placés le président de la République et ses gouvernements successifs depuis 2017. D’un supposé rempart, ils en sont devenus la pire rampe de lancement.
Les valeurs et les piliers qui font la force, la richesse et la grandeur de la France et de notre République sont en danger : tolérance, solidarité, libertés, cultures multiples, égalité… ces valeurs pour lesquelles nous nous battons et nous consacrons notre temps quotidien dans nos associations sportives, et au sein de notre fédération, la FSGT 93, à travers le développement d’un sport accessible à toutes et tous, sans aucune condition, sans aucune forme de discrimination ; un sport égalitaire, inclusif, émancipateur.
Pour nos associations sportives, pour nos bénévoles, pour nos sportifs.ves, et pour les personnes qui nous liront, il convient de rappeler quelques fondamentaux qui nous incitent aujourd’hui, comme nous l’avons fait hier et comme nous le ferons demain, à fortement nous mobiliser et prendre position.
La FSGT 93 n’est ni un parti politique, ni un syndicat. Elle est l’émanation départementale de la FSGT en Seine-Saint-Denis, une fédération sportive militante, humaniste, née des luttes sociales qu’elle soutient depuis 90 ans. Pourquoi ?
Créée en 1934 sous l’impulsion d’Auguste Delaune, son premier secrétaire général, la FSGT a unifié le mouvement sportif ouvrier et travailliste, pour lutter contre la montée de l’extrême droite en France et en Europe qui sévissait déjà dans les années 30, et défendre les droits des travailleurs, leur permettant davantage de temps libéré de qualité pour pratiquer des activités physiques et sportives. En parallèle, le Front populaire, sous l’impulsion de Léo Lagrange et d’Auguste Delaune, fait du sport et des loisirs une priorité d’Etat et met en place des avancées sociales majeures comme les congés payés. En 1936, alors que l’extrême droite nazie instrumentalisait les Jeux Olympiques en les accueillant sous le salut nazi à Berlin, la FSGT les boycotte, et organise aux côtés d’autres organisations sportives travaillistes, les Olympiades Populaires de Barcelone, qui seront annihilées par le coup d’Etat du dictateur Franco.
Durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation, la FSGT était la seule fédération sportive à avoir créé son réseau de résistance, « sport libre ». Auguste Delaune et Léo Lagrange, parmi de nombreux autres militants, se sont engagés dans la résistance. Ils ont été dénoncés par la police française collaborationniste, et tués par les nazis.
Plus récemment, en 2023, la FSGT et toutes ses composantes s’étaient fermement opposées à une réforme des retraites injustifiée, injuste et antidémocratique, qui vole deux ans de vie aux français.es, réduisant le temps libéré des travailleurs et in fine leur possibilité de pratiquer des activités physiques et sportives, ou de s’engager dans la vie associative. Quelques mois plus tard, notre fédération prenait également position contre la loi abjecte et raciste dite « immigration », qui bafoue les droits humains fondamentaux, les conventions internationales, les traités européens et notre constitution.
Notre soutien aux luttes sociales comme notre combat contre l’extrême droite, fait partie de notre histoire. La FSGT, c’est 90 ans d’existence au service du sport pour le plus grand nombre. Un sport populaire, social, éducatif, culturel, solidaire, qui lutte contre toutes les formes de discriminations, combat les inégalités. Un sport où l’intolérance, le racisme, la xénophobie, l’homophobie, les violences sexistes, le validisme, bref la haine, le rejet de l’autre, et le sectarisme, n’ont pas leur place.
Héritière de cette histoire, garante du devoir de mémoire comme des valeurs de l’olympisme que sont l’amitié entre les peuples et la Paix, la FSGT 93 refuse que l’extrême droite mette notre pays en péril. La FSGT 93 refuse que le 26 juillet prochain, les Jeux Olympiques et Paralympiques – que nous accueillons avec fierté dans notre Département – soient le théâtre d’une nouvelle instrumentalisation de l’extrême droite qui, dans le sport et bien d’autres domaines de la société, n’est synonyme que de racisme, de xénophobie, d’homophobie, de sexisme, d’intolérance envers les personnes en situation de handicap.
La Seine-Saint-Denis, notre département que nous aimons, territoire multiple, populaire, riche de ses nombreuses cultures, de sa jeunesse, de ses talents, serait la première cible de l’extrême droite au pouvoir. Elle l’est déjà, tant nous sommes stigmatisés, montrés du doigt, caricaturés.
La FSGT 93, c’est le sport populaire, l’expression de tous les sports, de toutes les cultures, de toutes les origines, de tous les niveaux, de tous les genres, de tous les âges.
Parce que nous refusons la fatalité et l’instrumentalisation, parce que nous refusons l’inversion des valeurs et le négationnisme, nous incitons les sportifs.ves, les bénévoles, et toutes les forces associatives, sportives, culturelles, de l’éducation, syndicales, d’éducation populaire, de la jeunesse, et toutes les personnes qui se reconnaissent dans les valeurs véhiculées par la FSGT 93 à voter le 30 juin et le 7 juillet contre l’extrême droite et ses diverses composantes, et pour des candidat.es qui considèrent le sport comme essentiel, une activité humaine contribuant à l’émancipation et à la cohésion sociale, et lui donnent des moyens idoines à la hauteur d’un véritable service public. Pour que le sport populaire et pour toutes et tous ne soit pas qu’un slogan mais reste un idéal partagé par le plus grand nombre, le plus longtemps possible.
Le Comité FSGT 93
Pour aller plus loin, la FSGT 93 appelle à constituer une chaine humaine dimanche 23 juin à 12 heures de Bobigny à Aubervilliers.