Groupe de 8 personnes, presque paritaire avec en guest Julie (ancienne de Cimes 19) :
Les gentils organisateurs : Florian et Alexandre
Les participant.e.s : Séverine, Sabine, Julie, Jimmy, Tristan, François et Laure-Hélène
Jour 0 : jeudi 1er février
Départ pour Nîmes à 17h45, on se retrouve tous au wagon bar pour célébrer le début de cette sortie qui promet d’être sous des auspices lumineux. C’est l’occasion de tous se voir, se rencontrer pour certains et certaines et d’échanger sur le séjour : qui a des projets perf (Florian dans une 7c) ? qui aime les jeux de société (à peu près tout le monde) ? qui ronfle (secret défense) ?
On salue l’effort de guerre de François d’avoir commandé les courses pour le lendemain matin. Liste qui fut un casse-tête de calculs savants sur les quantités et la qualité. La répartition des chefs cuistots est faite, tout comme celle des chambres.
L’arrivée se fait sans encombre, mis à part le fait qu’une des voitures de location, une Twingo, a l’air aussi fatiguée que le Coyote après Bip Bip : les feux de croisement sont en rade, la plaque illisible et la carrosserie fissurée. Malgré ça, on arrive tous à la location. Tout le monde pose ses affaires et s’organise pour le programme des festivités du lendemain: courses, secteur de grimpe, heure de lever etc.
Jour 1 : vendredi 2 février – Russan
Météo : grand soleil
Le soleil pointe à peine à l’est que trois compères partent d’un bon pas à la recherche d’une boulangerie. Un débat sur l’intérêt gustatif des pains aux raisins montre que les convives sont partagés entre un attachement émotionnel à cette viennoiserie ou une certaine aversion pour l’alliance d’une crème pâtissière mêlée à des raisins secs.
Jimmy de dos – Sabine et Séverine de face – marche d’approche pour Russan
Pour cette première journée, deux groupes se forment : d’un côté, des grimpeurs plutôt confirmés qui veulent découvrir le secteur “Belle époque” puis “Jours du printemps”, pourvus plutôt en voies du 6e degré : Alex, Tristan, Florian, Jimmy et enfin Julie qui nous rejoint sur place. De l’autre un groupe de grimpeurs qui débutent dans le 6e degré et s’orientent plutôt vers “Kalifornia” secteur pas très haut mais avec des voies dans le 5 pour appréhender la falaise et se familiariser avec les cotations : Séverine, Sabine, François et moi (Laure-Hélène).
En effet, selon la légende (et les anciens), Russan est considérée comme une falaise majeure, et a la réputation de cotations costaudes et parfois (souvent) patinée. La falaise se mérite après une marche d’approche très roulante d’une demi-heure. Et les environs sont époustouflants. La falaise, plein sud, est protégée du mistral grâce à sa forme en demi-cercle, seuls les choucas et martinets explorent les alentours et semblent se moquer gentiment de nous. Le Gardon, en contrebas, chantonne dans son lit. On aperçoit au bord de la rivière, les restes d’une ruine.
Russan vue depuis le haut, côté est et ouest
Trève de description naturaliste, place au sujet principal : la grimpe !
Le premier groupe arrive au secteur “Belle époque”
Tristan et Florian partent dans une 6c+ “Paradis oubliés”.
Jimmy et Alex se chauffent dans une 5b (pas de nom) et une 6a “Dégénérescence caricaturale”. Alex continue dans une 6a à côté “Les cavaliers de l’orage” et Jimmy part dans une 6b+ “La couleur du plaisir”.
Julie arrive et grimpe aussi les deux mêmes 6a du secteur. Elle enchaîne ensuite avec la 6c+ que Tristan et Florian ont faite “Paradis oubliés”. Puis ils décident d’aller voir le secteur “Jours de Printemps” où le topo indique plus de voies dans le 7e degré.
Julie enchaîne un très beau 7a, “Homs, fief rebelle, se meurt” qui grimpe tout du long, très conti pendant que Florian enchaîne un 7a d’un tout autre style, “Clip Hard”. Jimmy et Tristan suivront dans l’une et l’autre respectivement, avec un peu moins de succès.
De notre côté, secteur “Kalifornia”, on s’échauffe dans des voies courtes, un peu patinées mais ce n’est pas trop gênant. Avec Sabine on commence dans une 4b “Le dièdre”; puis 5b “Variante du dièdre”.
On explore la 5c à côté (sans nom) plutôt jolie, dans la cotation qui demande un peu de technique sur les pieds mais bien équipée.
à gauche : Séverine secteur Kalifornia – à droite : Sabine secteur Kalifornia
De leur côté Séverine et François sont à côté sur une 5b dont les points sont plus espacés, donc avec un engagement mental plus fort. Ils enchaînent ensuite sur la 5c d’à côté “Belles de Commercy” qui a un pas un peu bourrin au début. On les fera ensuite avec leurs conseils avisés.
Laure-Hélène secteur Kalifornia
Puis on décide de bouger pour essayer des voies un peu plus hautes. On arrive au secteur “Septième sceau”
Séverine part dans une 5c “Labyrinthe” mais qui semble plutôt une 6a avec un pas marqué et obligé, qui est une vraie savonnette. Elle préfère redescendre et laisser Alex faire l’ascension.
On suivra ensuite en moulinette. François médite dans une cavité à côté et le soleil est sur le point de disparaître à l’ouest quand on repart vers le parking.
Coucher de soleil sur Russan côté est
Tout le monde a apprécié cette première journée, haute en couleurs et en intensité de grimpe.
Au menu du soir : raclette, charcuterie et crumble de pommes.
Comme le groupe était séparé sur deux secteurs différents ce vendredi, Tristan propose que l’on reste ensemble, ou pas loin les uns des autres, le lendemain. Il ajoute que ça serait une bonne chose que les binômes tournent régulièrement. L’expérience parle et cela permet, nous dit-il, de pouvoir aussi mélanger les niveaux. C’est une bonne remarque approuvée collectivement. Jimmy conclut : “nous sommes tous des identités indéfinissables”; sans doute un rapport avec les maths…
De mon côté, je profite du chassé-croisé de la douche pour initier Alex aux cartoons d’Alain Chabat “Avez-vous déjà vu ? La fée fagot et un mec qui se plaint tout le temps”. Puis nous testons avec Séverine le sauna du gîte qui ne monte qu’à 65°C. On transpire quand même un peu…
On ne fait pas long feu, tout le monde se couche avant minuit.
Jour 2 – samedi 3 février – Russan
Météo : grand soleil
Réveil matinal à 7h45. Tristan se dévoue pour aller chercher les baguettes du pique-nique du midi et les croissants. Jimmy prépare une omelette. Julie précise que les omelettes de Jimmy sont réputées. L’ensemble du groupe est prêt à goûter. C’est délicieux. Un petit-déjeuner de champions.
Pour rester ensemble, les secteurs choisis s’intitulent “Baiser volé” et “Soleil noir” avec des cotations diverses et variées du 5 au 8.
Julie et Jimmy s’échauffent dans une 6a “Expostress”. Le nom semble bien trouvé, le premier point est très haut, après un début facile mais exposé. Petit coup de stress si l’on n’est pas concentré et solide sur les pieds.
En parallèle, François et Alex partent dans une 5b “14 juillet 1986” (peut-être la date de naissance d’un enfant de l’ouvreur). Séverine et Florian sont à côté. Séverine s’échauffe dans une 5b “Murtine” qui traverse bien à droite, si l’on ne souhaite pas se retrouver dans une autre voie cotée 6b+. Et à côté, Tristan m’assure dans une autre 5b “Millefleurs” un peu en dièdre où il faut jardiner à un endroit. Je prends mon temps. Les voies sont jolies. Étant en nombre impair, Sabine profite du paysage et de la fraîcheur matinale, avant d’aller aussi dans les 5b en dièdre du secteur.
à gauche : Sabine grimpe, Tristan, François Jimmy et Alex en bas – à droite Jimmy part dans la 6c avec le smile
Je demande ensuite à Julie et Jimmy comment ils ont trouvé la 6a “Expostress”, ils me répondent qu’elle est teigneuse avec un passage physique au début et un pas engagé au milieu. Pour eux, la cotation est sèche (peut-être mériterait-elle un petit “+”?). Je propose d’y aller en moulinette pour me faire une idée. En effet, le premier point très haut, demande un bon mental et du sang froid. Entre la première et la deuxième dégaine les pas sont bien physiques et demandent de serrer de petites réglettes et de bien monter les pieds pour pouvoir prendre une belle écaille. J’ai trouvé aussi le pas du milieu très engagé car la dégaine est au niveau de la cheville. La fin, plus facile, demande une concentration de moine zen car le rocher sonne creux et semble à la limite de se déliter. Quand il y a un peu de monde en bas, c’est préoccupant. La moulinette était posée, Séverine et Alex ont aussi profité de la corde.
Pas très loin, Florian part dans une 6c “Les védas” une belle voie avec un toit physique qui demande un bon mental et de tenir une mauvaise inverse dans le réta. Julie ira aussi dans la voie et c’est moi qui aurait la chance de l’assurer après avoir gagné en trois manches au Shifumi contre Jimmy.
à gauche : Julie dans la 6c – à droite : Florian devant et Julie derrière
Tristan met du temps à se décider pour sa première voie. Il arrête finalement son choix sur “Flûte de Krishna” 5c du secteur “Soleil noir”. Téméraire, il part pieds nus comme Charles Albert, et sans backup (chaussons au baudrier). Après avoir fait deux tentatives en milieu de voie, au niveau du pas dur, il se résigne et redescend. Le rocher est trop coupant et abrasif. Il laisse les dégaines car nous avons envie d’y aller avec Séverine. Puis après avoir retrouvé quelque peu la raison, il se rechausse et gravit “Les 5 puissances” 6b, tout à côté. Alex ira ensuite en moulinette. Le pas oblige était patiné et difficile, selon lui.
Julie et Jimmy ont fait ensuite juste à côté “Le poids des ans” 6c. Et sur les conseils de Julie, j’y vais en moulinette pour essayer les mouv. C’est une voie qui serpente à gauche au début, dont la lecture n’est pas si difficile mais demande de la technique de placement.
à gauche : Tristan pieds nus dans une 5c – à droite : selfie avec François et Laure-Hélène
L’après-midi avance, et Florian quitte le secteur pour aller travailler son projet en 7c “Pièce en trois actes” dans le secteur éponyme, qui comme son nom l’indique présente 3 sections dures et diverses. Tristan le suit.
Florian dans son projet 7c “Pièce en trois actes” assuré par Tristan & Tristan dans “Pièce en trois actes” 7c
De notre côté, on reste pour aller dans la 5c où Tristan a laissé les dégaines lors de sa chauffe pieds nus. Séverine y va et après un début très fluide, préfère redescendre après avoir essayé le pas où Tristan s’est arrêté. C’est engagé et l’idée de voler en falaise est plus difficile qu’en salle. Les dégaines sont mises, François et moi sommes motivés pour enchaîner cette “Flûte de Krishna”. François passe après avoir bien réfléchi au pas difficile, mais il termine à l’aise dans les écailles. J’y vais ensuite et réussi aussi le pas après avoir quelque peu oublié de respirer. Pour clipper, il faut être bien gainé sur une bonne écaille. L’apnée ne facilite pas le geste et mon cœur s’emballe, je retrouve mon souffle et mes muscles tremblent d’avoir manqué, un court instant, d’oxygène. Sabine nous emboîte le pas en moulinette et passe le passage difficile.
Je suis Jimmy pour l’assurer dans une voie en 7a “Taratata” dans le secteur “Chico Mendes” qu’il a travaillé avec Julie avant. La journée décline doucement mais le soleil illumine la falaise d’un hâle doré. Tout est silencieux, les martinets vont et viennent dans une parade virevoltante. Et j’ai la chance d’apercevoir les ailes colorées d’un tichodrome. Jimmy enchaîne la voie, c’est super !
Pendant ce temps-là, Tristan a superbement flashé (avec beaucoup de “Bouya”) “Salade de style” (6c bien sous-estimée). Elle porte bien son nom: verticale costaud avec un petit réta, dièdre, changement de face, traversée et enfin dalle sur gouttes d’eau et écaille. Alex l’a faite ensuite en moulinette après dans “la douleur, la sueur, le sang et les jurons, mais très belle” (sic). Séverine aimerait travailler un peu les chutes dans une configuration sûre. “Geneviève” en 5c semble correspondre, on devine le rocher très vertical et aucune vire ne gêne pour une courte chute. Sabine ira ensuite dans la voie qu’elle enchaînera peu avant que le soleil ne finisse sa course.
Nous rentrons quasiment au crépuscule, les derniers rayons du soleil sont d’un rouge écarlate. Les étoiles ne tardent pas à briller.
De retour au gîte, on profite de l’apéro le temps que le dahl de lentilles mijote pendant bien trop longtemps et on discute de la journée passée et de nos joyeuses cicatrices.
L’heure dorée
Jour 3 : dimanche 4 février – Russan
Météo : givre le matin, grand soleil – la crème solaire indice 50 est indispensable.
La journée débute sur deux secteurs différents et éloignés: “Belle époque”, où Sabine, François et Alex veulent retourner car les cotations semblent moins difficiles qu’ailleurs. Et “Lucifer” et “Maelström” avec Séverine, Julie, Florian, Jimmy, Tristan et moi.
Groupe “Belle-époque” :
Alex se chauffe dans une jolie 5b, bien équipée, ça déroule et ça enchaîne. Ensuite il part dans une 5c plus sèche, et demande un sec dans le crux. Décidément Russan c’est rèche.
Puis il décide d’aller dans la voie qui donne son nom au secteur “Belle époque”, en 6a mais le topo est malicieux. Avec François, ils clippent la première dégaine depuis le sol avec une branche (système D sans perche). François y va, met la deuxième mais les pas semblent trop retors, il redescend. Alex s’engage alors, il clippe la 3e et la 4e dégaine avec des secs, mais la voie leur échappe. Il réchappe. François y retourne et réchappe aussi au même endroit. En fait, sur le forum de camptocamp, on lira plus tard que tout le monde la cote 6c. Quelle affaire !
Groupe “Lucifer” & “Maelström”:
Le secteur présente une seule voie en 5a et des grimpeurs croisés sur la route nous indiquent qu’il y a une 6a aussi, plus récente qui part sur le pilier à gauche de la 5a. Cela nous semble un bon programme avec Séverine et on décide d’aller grimper par là.
En attendant, Jimmy, Julie, Tristan et Florian s’échauffent dans les 6a+ du secteur “Lucifer” où ils se prennent une rouste (sic) : “Grain de folie” et “Micromicon”.
à gauche : Tristan contemple la falaise – à droite : Julie s’encorde
Tristan et Florian continuent dans une 6b “Retraite anticipée”, qu’ils semblent apprécier malgré quelques passages glissants. Julie et Jimmy grimpent “Arrampicatopithèque” 6b aussi. Julie me dit qu’elle est super jolie mais avec un début bien physique avec une colonnette. Je demande s’ils peuvent laisser la corde pour qu’on puisse y aller ensuite en moulinette avec Séverine.
De notre côté avec Séverine on enchaîne bien la 5a et on regarde l’itinéraire pour faire la 6a qui a le même début. La voie bifurque sur le pilier et donne un beau vertige, ça gaze. Séverine arrive sur le pilier au milieu de la voie mais le pas n’est vraiment pas évident et demande de grimper bien au-dessus du point. Avec le gaz, c’est très impressionnant et les jours précédents ont un peu émoussé son envie de voler. Elle essaie plusieurs méthodes pour atteindre une bonne verticale mais ne parvient pas à se hisser suffisamment pour arriver à la dégaine suivante. Julie l’encourage et lui donne de bons conseils d’en bas, mais elle décide de redescendre à contre-cœur. Le vertige est trop présent.
J’y vais à mon tour, en me disant que même si ça ne passe pas, nos acolytes pourront récupérer les paires sans problème. Je ne fais pas attention sur le moment mais Jimmy et Florian sont tous deux sur des voies à côté : Jimmy dans “Samarcande” 7a+ “superbe” et Florian et Tristan dans “Loco motivée” 7a+ : “horrible”.
Le début se passe bien, et arrivée sur le pilier, les premiers pas me donnent une impression de vertige car on bifurque et le gaz est présent mais les prises sont bonnes et bien visibles. Mais soudainement, tout semble disparaître et on se retrouve face à une sorte de crépi où il faut trouver les bonnes “crougnes” pour se relever avec la dégaine au niveau des pieds et prendre une prise verticale main gauche afin d’atteindre une belle écaille main droite avec un bon repos pile à la dégaine. La lecture ici n’est pas évidente et le vertige me prend. Je demande un sec pour pouvoir bien regarder l’itinéraire et continuer. Julie me donne aussi de bons conseils sur les placements de pieds pour bien s’équilibrer et atteindre la verticale main gauche. Sous les encouragements, je tente les pas. J’arrive à prendre la verticale à bout de doigts et je peux souffler sur la très bonne écaille à droite. C’est passé ! ouf ! La fin est plus simple et je finis la voie les jambes tremblantes.
En bas Florian nous rejoint avec Séverine qui s’apprête à y aller en moulinette pour faire le pas. Il me félicite en me disant “j’étais pas sûr que ça passe” car lorsqu’il l’avait faite auparavant il s’était (aussi) pris une rouste dedans. Nous n’aurions jamais osé mettre les pieds dedans, sinon.
Laure-Hélène et Séverine – l’une regarde les oiseaux, l’autre rit d’une blague de grimpeur (ou quelqu’un a pété)
Il fait déjà très chaud au soleil et on prend une longue pause méritée. Florian s’endort à l’ombre et rêve de son projet en 7c. Avant que Florian n’aille remettre un run dans son projet, malgré la chaleur du début d’après-midi, je profite de la corde mise dans la 6b “Arrampicatopithèque” pour y aller en moulinette. Le début est fin, technique et un peu patiné, il est suivi d’un passage plus physique avec une colonnette à prendre bien haut. Puis c’est un jeu de pied et d’opposition pour arriver à des beaux bacs. La voie part un peu sur la droite alors que le point est à gauche, ce qui est assez déconcertant. Mais avoir une colonnette dans cette cote, c’est inespéré et le passage demande de la force mais ensuite les repos sont tranquilles. La suite est plutôt logique et lisible avec un petit pas à la fin où il faut bien se placer. J’enchaîne la deuxième partie sans sec et je trouve la voie très belle. Séverine y va ensuite et profite comme moi de cette envolée.
à gauche : Séverine dans la 6b crux du début – à droite : LH dans la 6b un peu après
Jimmy attend que la température s’adoucisse pour tenter d’enchaîner “Samarcande” 7a+, mais là aussi, il faudra revenir.
Partis avec Julie et Tristan, Florian n’enchaînera pas la 7c “Pièce en trois actes” mais ce n’est que partie remise. Il termine la journée par une jolie 7a “Soleil noir” qu’il avait déjà faite.
Florian pendu en fil d’araignée et perdu dans ses pensées
Julie doit déjà repartir pour Montpellier, elle a un peu de route.
Sabine, Alex et François nous rejoignent et nous motivent pour retourner au secteur “Baiser volé” faire des voies plus faciles. Sabine part dans “Baiser volé” 5c, le jour décline déjà et la luminosité baisse doucement mais sûrement. Après un sec et une bonne dose de réflexion, elle réussit à finir la voie. De son côté, Alex s’engage dans une 6a “Sybarites s’abstenir”, il a l’audace de voler et prend un sec dans les passages en dalle, qui demande de la concentration. Mais il réchappe à l’avant dernière dégaine. François veut bien suivre pour récupérer les dégaines, mais le jour se mue en crépuscule et il n’y voit plus rien. On appelle Tristan en renfort pour qu’il récupère le matos avant de remballer les affaires. Précautionneux, il prend sa frontale, il n’en aura finalement pas besoin, il finit entre chien et loup.
Les étoiles brillent au firmament et fatigués mais contents, nous quittons ce rocher calcaire.
Florian dans “Pièce en trois actes” 7c
Jour 4 : lundi 5 février – Seynes
Météo : givre le matin, grand soleil
Retour prévu à 17h19 à Nîmes, vraiment ?
Dernier jour, pour éviter la longue marche d’approche et pouvoir prendre le train sans stress, direction Seynes et sa falaise qui domine une belle route nationale. C’est beau, mais on se sent moins perdus face à la nature quand les convois exceptionnels roulent à vive allure.
Seynes au soleil
On arrive au secteur “Liaison part 1 & 2”
Alex flashe une 5b “Tabernante Iboga”, les voies sont bien équipées et les cotations plus abordables qu’à Russan. De notre côté avec Séverine on y va tranquille et on se chauffe dans une 4c facile qu’on enchaîne easy peasy lemon squizzy. Puis on part un peu sur la gauche pour continuer la chauffe dans une très belle 5b “Le corps sage des fées” qui serpente et se termine dans une grotte. Séverine, moi puis Sabine, enchaînons la voie.
Alex et Séverine continuent les croix avec une jolie 6a “Seaux d’eau mégots morts” : dalle bien protégée et sympa avec une petite traversée et un pas un peu mental. Je la flashe et Sabine la passera avec un sec. On suit la cordée Séverine & Alex, avec Sabine, qui ont flashé la voie d’à côté : 6a+ “Atteinte aux doigts de l’homme” : belle dalle bien équipée, presque plus facile que sa voisine. Forts de ses belles envolées, le mental est gonflé à bloc et on s’encourage pour aller dans la 6b à côté “Carpe Diem”. Alex aura le courage de faire 2 vols dans le crux de cette jolie dalle, bien fine mais bien équipée. Quant à Séverine elle fera un sec dans le crux et moi deux petits car j’ai manqué une belle prise à droite dans ma panique du “sans les mains”.
Florian et Jimmy sont au secteur “Nouveau monde part 4”. Ils enchaînent “Sale temps les mouches pètent” en 6a puis “Clownerie” sa voisine en 6b, c’est beau et ça déroule tranquillement. Puis les choses sérieuses commencent avec “Symphonie du Nouveau Monde” en 7a, Jimmy passe le premier pas mais galère dans la dalle et ne parvient pas à faire la fin. Florian ira ensuite et les mêmes passages lui donnent du fil à retordre.
Puis Jimmy nous rejoint au secteur “Liaison” et avec Tristan, ils grimpent “Izquierda” en 6b+ qui demande une lecture fine avec une traversée. Jimmy a apparemment les pieds trop hauts pour être à l’aise.
François de son côté fait l’école buissonnière de la grimpe et explore la falaise.
Mais la journée avance et le temps avec. Julie qui suit nos aventures à distance, nous conseille de faire “Cocofesse”, Alex y va et je n’aurai pas le temps de la faire avant l’heure fatidique du départ. C’est Florian qui l’assure, dans un style digne des plus beaux défilés de mode. Alex la passera fort des conseils de Florian : “Prends le vol, allez pousse, pousse,…”
Puis s’adressant à moi et Séverine: “j’ai l’impression d’encourager quelqu’un qui fait caca” (sic). Alex arrivera au bout de “Cocofesse” une dalle longue et continue, bien équipée mais qui demande de l’attention pour la vire de fin.
Alex se prépare pour “Cocofesse” 6b, Florian est à l’assurage et à la pointe du style
C’est l’heure de partir, de récupérer les valises laissées au gîte et de rendre les voitures de location avant de prendre le train. L’heure tourne, et comme le lapin d’Alice on se retrouve à être en retard… Nous avons mal anticipé les différents temps de trajet et seulement quatre d’entre nous arriveront à avoir le train (à 8 minutes près). Mais les quatre autres parviendront finalement à avoir un TER pour Nîmes centre et un TGV ensuite qui arrivera à Paris seulement 45 minutes après notre train initial.
Bon dans la bataille, nous n’avons hélas pu faire la répartition des restes, chose qui semblait être un des temps forts de ce séjour, selon François ! Et même si quelques nuages sont venus assombrir ce tableau, nous nous souviendrons de ce séjour comme d’un moment pleinement réussi. Russan est une falaise qui nous a littéralement coupé le souffle par sa beauté, sa lumière et ses cotations sèches. Avis aux intéressés.
Laure-Hélène
Site de grimpe : RUSSAN
Proche de Nîmes, Russan est une falaise parfaite pour grimper l’hiver : orientée plein sud et à l’abri du vent. Plus de 200 voies, du 4b au 8c avec une majorité de voies dans le 6 et le 7. Beaucoup de voies verticales sur réglettes mais aussi de la belle colo et du gros dévers.
Quelle période : 01/02 au 05/02/24
Du jeudi soir (1er février) au lundi fin d’aprèm (5 février) pour profiter de 4 jours de grimpe.
Participants : 8 participants
Grimpeurs autonomes, à partir du 5c/6a.
Transport : train + location voiture
Pensez à réserver votre billet rapidement !
Aller : Départ Paris le 01/02/24 à 17h42 – Arrivée Nîmes Centre à 20h42.
Retour : Départ Nîmes Centre le 05/02/24 à 17h19 – Arrivée Paris à 20h18.
Puis location de voiture à Nîmes.
Logement : à 20mn du site de grimpe
Appartement situé à 20mn du spot (8 voyageurs – 3 chambres – 6 lits et un sauna;-)
Budget estimatif par personne :
Logement : 48€ / Train : 120€ / Location voiture : 40€ / Bouffe : 30€ / Subvention Cimes19 : 55€
Inscription via le Google Form ci-dessous :
Pour toute question n’hésitez pas à contacter Florian L ou Alexandre D !